Certificat médical et règles de classement
Le lecteur voudra bien se reporter à l'introduction dans laquelle il trouvera des renseignements sur l'emploi, dans les statistiques de morbidité et de mortalité, de la double classification de certains diagnostics (repérage par «dague et astérisque» page XXV) et de la classification supplémentaire des causes extérieures («code E», page XXVIII).
MORTALITÉ
La vingtième Assemblée mondiale de la Santé a donné la définition suivante des causes de décès à inscrire sur le certificat médical: «toutes les maladies, états morbides ou traumatismes qui ont abouti ou contribué au décès, et les circonstances de l'accident ou de la violence qui ont entraîné ces traumatismes» (voir page 771). Cette définition a pour objet d'assurer l'inscription sur le certificat de la totalité des renseignements, et d'éviter que le certificateur retienne uniquement certaines affections observées et en écarte d'autres. On notera qu'elle ne mentionne pas les symptômes, ni les modes de décès, tels que défaillance cardiaque, asthénie, etc.
Le problème du classement des décès selon la cause en vue de l'établissement des statistiques démographiques est relativement simple lorsqu'on se trouve en présence d'une seule cause. Toutefois, il arrive très souvent que deux ou plusieurs états morbides aient contribué au décès. En pareil cas, il a toujours été d'usage, en statistique démographique, de choisir une seule cause aux fins du classement. Cette cause était autrefois désignée par des expressions diverses telles que «cause primaire de décès», «cause principale de décès», «cause fondamentale de décès», etc. Afin d'uniformiser la terminologie et les règles relatives au choix de la cause de décès à retenir pour l'établissement des tableaux statistiques de base, la Conférence internationale pour la sixième révision décennale des Nomenclatures internationales des causes de décès a décidé de désigner sous le nom de cause initiale de décès celle qui doit être retenue pour l'établissement des tableaux.
La Conférence internationale pour la neuvième révision a approuvé le principe de retenir une seule cause initiale pour les tableaux de mortalité en général, mais elle a estimé que ce principe convenait moins bien dans le cas de la mortalité périnatale. Celle-ci concerne deux individus distincts (la mère et l'enfant) et parfois des causes ou circonstances, n'étant pas nécessairement imputables à l'un ou à l'autre, peuvent contribuer à la survenue du décès périnatal. C'est pourquoi une solution de rechange a été proposée pour la mortalité périnatale;
voir page 737.
MORTALITÉ GÉNÉRALE
Définition de la cause initiale de décès
Pour la défense contre la mort, ce qui importe c'est de rompre l'enchaînement des phénomènes morbides et de commencer le traitement à un certain stade. Du point de vue de la santé publique, il est évident que l'intervention la plus efficace consiste à empêcher d'agir la cause qui déclenche le mouvement. Dans ce but la cause initiale de décès a été définie comme «(a) la maladie ou le traumatisme qui a déclenché l'évolution morbide conduisant directement au décès ou (b) les circonstances de l'accident ou de la violence qui ont entraîné le traumatisme mortel»
(voir page 771).
Afin d'assurer l'application uniforme des principes énoncés ci-dessus, il va sans dire que l'on doit utiliser le modèle de certificat médical recommandé par l'Assemblée mondiale de la Santé. Ce modèle laisse au médecin ou au chirurgien qui signe le certificat de décès le soin d'indiquer l'enchaînement des phénomènes morbides. On estime en effet, à juste titre, que le praticien qui établit le certificat est mieux placé que quiconque pour déterminer la maladie ou l'état morbide qui a provoqué directement le décès et pour indiquer, s'il y lieu, les antécédents qui ont conduit à cette maladie ou à cet état.
Modèle international de certificat médical de la cause de décès
Le certificat médical de la cause de décès reproduit ci-après est conçu de manière à fournir les renseignements qui faciliteront le choix de la cause initiale de décès dans les cas où deux ou plusieurs causes sont indiquées simultanément.
Ce modèle de certificat peut être considéré comme comprenant deux parties (I et II) qui, pour plus de commodité, sont désignées par:
I (a) Cause directe,
(due à)
(b) Cause intermédiaire,
(due à)
(c) Cause initiale;
II Autres états morbides importants ayant contribué au décès, mais sans rapport avec la maladie ou avec l'état morbide qui a provoqué le décès.
MODÉLE INTERNATIONAL DE CERTIFICAT MÉDICAL
DE LA CAUSE DE DÉCÉS
Dans la partie I, doivent figurer : la cause ayant directement provoqué le décès (a) et les antécédents (b) et (c) qui ont conduit à la cause inscrite en (a), la cause initiale étant indiquée en dernier lieu. Toutefois, il n'est pas nécessaire d'inscrire quoi que ce soit en (b) et (c) si la cause directe du décès indiquée en (a) couvre tout l'enchaînement des phénomènes morbides ayant précédé le décès.
Dans la partie II, le médecin inscrira les autres états morbides importants qui ont défavorablement influé sur l'évolution du processus morbide et ont contribué de la sorte à l'issue fatale, sans pour autant être en rapport avec l'affection ou l'état qui a directement provoqué la mort.
Sous les mots «due à (ou consécutive à)» qui figurent dans le modèle de certificat, il convient de mentionner non seulement les états morbides formant une séquence étiologique ou pathologique, mais également tout antécédent ne constituant pas une cause directe s'il semble avoir facilité l'installation de l'état morbide directement responsable de la mort, soit par atteinte tissulaire, soit par altération fonctionnelle, même si une longue période s'est écoulée entre cette atteinte et le décès.
Règles à suivre pour le choix de la cause de décès à faire figurer dans les tableaux de base
Lorsqu'une seule cause de décès est indiquée, c'est celle-ci qui sera retenue. S'il est mentionné plus d'une cause, le choix de la cause à retenir se fera selon les règles ci-après. Ces règles sont basées sur la notion de cause initiale, c'est-à-dire l'état morbide ou le traumatisme à l'origine de l'enchaînement qui a conduit au décès. En cas de traumatisme, on classera en tenant compte soit des circonstances qui l'ont provoqué, soit de sa nature, ou mieux encore des deux. Le choix de la cause à retenir se fait en deux étapes: choix de la cause initiale et modification ultérieure de cette cause initiale. Ces deux étapes sont décrites ci-dessous.
Choix de la cause initiale
Pour tous les certificats, le choix de la cause initiale est régi soit par la règle générale, soit par la règle 1 ou la règle 2. La règle 3 peut, dans certains cas, s'appliquer en plus de l'une des précédentes.
Règle générale. Choisir l'affection mentionnée seule à la dernière ligne employée de la partie 1, à moins qu'il ne soit tout à fait improbable que cette affection ait pu donner naissance à toutes les autres affections mentionnées aux lignes précédentes.
Règle 1. Lorsqu'il est indiqué un enchaînement aboutissant à l'affection mentionnée en premier lieu sur le certificat, choisir la cause initiale de cet enchaînement. Si plusieurs enchaînements sont indiqués, choisir la cause initiale du premier enchaînement mentionné en premier lieu.
Règle 2. Lorsqu'il n'est indiqué aucun enchaînement aboutissant à l'affection mentionnée en premier lieu sur le certificat, choisir cette première affection comme cause initiale.
Règle 3. Lorsque l'affection choisie par application de la règle générale ou des règles 1 et 2 peut être considérée comme la séquelle directe d'une autre affection mentionnée en I ou en II, choisir cette affection primitive comme cause initiale. Si plusieurs affections primitives sont indiquées, retenir celle qui est mentionnée en premier lieu.
Dans un certificat correctement rempli, la cause initiale sera mentionnée seule à la dernière ligne employée de la partie I et, s'il y a lieu, les affections consécutives à cette cause initiale figureront au-dessus à raison d'une par ligne dans l'ordre étiologique ascendant.
Exemple 1 : I (a) Urémie
(b) Rétention d'urine
(c) Hypertrophie de la prostate
Exemple 2: I (a) Bronchopneumonie
(b) Bronchite chronique
II Myocardite chronique
Par conséquent, si le certificat a été correctement rempli, on pourra appliquer la règle générale. Toutefois, le fait que l'ensemble du certificat n'a pas été rempli d'une manière totalement satisfaisante n'empêche pas l'application de la règle générale. Du moment où il n'est pas tout à fait improbable que l'affection mentionnée seule à la dernière ligne employée de la partie I ait pu donner naissance à toutes les affections mentionnées aux lignes précédentes, c'est la règle générale qui s'applique, même si ces autres affections n'ont pas été inscrites dans l'ordre étiologique correct.
Exemple 3: I (a) Gangrène de l'intestin et
(b) péritonite
(c) Volvulus du cæcum
Exemple 4: I (a) Thrombose des coronaires
(b) Hémorragie cérébrale
(c) Artériosclérose
La règle générale est inapplicable seulement si, à la dernière ligne employée de la partie I, figurent soit plusieurs affections, soit une seule affection dont il semble tout à fait improbable qu'elle ait pu donner naissance à toutes les affections mentionnées aux lignes précédentes. Des directives concernant l'interprétation des mots «tout à fait improbable» sont données in fine, mais il ne faut pas oublier que la déclaration du médecin certificateur exprime son opinion sur les états morbides qui ont conduit au décès et sur leurs rapports réciproques, et que cette opinion ne doit pas être traitée à la légère.
Si la règle générale est inapplicable, on s'efforcera d'obtenir du certificateur les renseignements complémentaires voulus, car les autres règles de sélection sont un peu arbitraires et ne permettent pas toujours un choix satisfaisant de la cause initiale. Si l'on ne peut obtenir ces renseignements, alors on appliquera la règle 1 ou la règle 2.
Dans les présentes règles, le mot «enchaînement» désigne une séquence d'au moins deux états morbides inscrits en I sur des lignes successives et dont chacun peut être considéré comme cause plausible de celui qui est mentionné à la ligne précédente. La règle 1 n'est applicable que si le certificat mentionne un tel enchaînement aboutissant à l'état morbide inscrit en premier lieu sur le certificat; sinon, il convient d'appliquer la règle 2 et de choisir l'affection mentionnée en premier lieu.
Toutefois, si l'affection choisie par application des règles ci-dessus est incontestablement une séquelle d'une affection qui n'a pas été inscrite dans l'ordre étiologique correct, par exemple dans la partie II ou sur la même ligne, dans la partie I, il faut appliquer la règle 3 et retenir l'état morbide primitif. Cependant, pareil choix n'est possible qu si la relation de cause à effet entre les deux affections est certaine. Il ne suffit pas de considérer qu'une telle relation aurait été acceptable, si le certificateur l'avait mentionnée.
Modification de la cause initiale
La cause initiale choisie par application des règles ci-dessus n'est pas nécessairement la plus utile ou la plus intéressante aux fins des tableaux de mortalité. Par exemple, si l'application des règles doit conduire à retenir la sénilité ou une maladie généralisée comme l'hypertension ou l'artériosclérose, il sera préférable de classer le décès, aux fins des tableaux de base, en fonction d'une des manifestations indiquées du vieillissement ou du processus morbide en question. Dans d'autres cas, on peut avoir à modifier le classement pour se conformer aux dispositions de la Classification internationale des Maladies prescrivant qu'on range sous une même rubrique deux ou plusieurs causes signalées simultanément, ou qu'on donne la priorité à une certaine cause lorsqu'elle est signalée avec d'autres affections déterminées.
Les règles de modifications (règles 4 à 10) sont donc destinées à augmenter l'utilité et la précision des tableaux de mortalité et doivent être appliquées une fois que la cause initiale a été choisie conformément aux règles de sélection. Pour plus de clarté, les processus de sélection et de modification sont présentés séparément, mais en pratique, il est difficile de les dissocier; on verra par exemple que certaines règles de modification supposent une nouvelle application des règles de sélection. S'ils sont expérimentés, les préposés au classement n'éprouveront aucune difficulté, mais il faudra insister auprès des débutants sur l'importance des opérations successives: choisir, modifier, et s'il y a lieu, choisir à nouveau.
Exemples d'applications des règles de sélection
Règle générale. Choisir l'affection mentionnée seule à la dernière ligne employée de la partie I, à moins qu'il ne soit tout à fait improbable que cette affection ait pu donner naissance à toutes les affections mentionnées aux lignes précédentes.
Exemple 5: I (a) Abcès du poumon
(b) Pneumonie lobaire
Choisir la pneumonie lobaire comme cause initiale.
Exemple 6: I (a) Défaillance hépatique
(b) Occlusion des voies biliaires
(c) Carcinome du pancréas
Choisir le carcinome du pancréas comme cause initiale.
Exemple 7: I (a) Tumeurs secondaires du poumon avec abcès du poumon
(b) Cancer du cerveau
Choisir le cancer du cerveau comme cause initiale.
Exemple 8: I (a) Œdème pulmonaire
II Anémie secondaire et leucémie lymphatique chronique
Choisir l'oœdème pulmonaire comme cause initiale ; mais la règle 3 est également applicable; voir l'exemple 21.
Règle 1. Lorsqu'il est indiqué un enchaînement aboutissant à l'affection mentionnée en premier lieu sur le certificat, choisir la cause initiale de cet enchaînement. Si plusieurs enchaînements sont indiqués, choisir la cause initiale du premier enchaînement.
Exemple 9: I (a) Embolie des coronaires
(b) Artériosclérose du coeur
(c) Grippe
Choisir l'artériosclérose du coeur comme cause initiale. L'enchaînement qui aboutit à l'affection mentionnée en premier lieu sur le certificat est: embolie des coronaires due à l'artériosclérose du coeur. Toutefois, la règle 7 s'applique également; (voir l'exemple 44).
Exemple 10: I (a) Bronchopneumonie
(b) Thrombose cérébrale et maladie du coeur
hypertensive
Choisir la thrombose cérébrale comme cause initiale. Deux enchaînements aboutissent à l'affection mentionnée en premier lieu sur le certificat: «bronchopneumonie due à la thrombose cérébrale» et «bronchopneumonie due à la maladie du coeur hypertensive». Choisir la cause initiale du premier enchaînement mentionné.
Exemple 11: I (a) Varices de l'oesophage et insuffisance
cardiaque par congestion
(b) Cirrhose du foie et maladie du coeur
rhumatismale chronique
Choisir la cirrhose du foie comme cause initiale. L'enchaînement qui aboutit àl'affection mentionnée en premier lieu sur le certificat est «varices de l'oesophage dues à la cirrhose du foie».
Exemple 12: I (a) Péricardite
(b) Urémie et pneumonie
Choisir l'urémie comme cause initiale. Deux enchaînements aboutissent à l'affection mentionnée en premier lieu sur le certificat: «péricardite due à l'urémie» et «péricardite due à la pneumonie». Choisir la cause initiale du premier enchaînement mentionné. Toutefois, la règle 5 s'applique également; (voir l'exemple 59).
Exemple 13: I (a) Hémorragie cérébrale et pneumonie
hypostatique
(b) Hypertension et diabète
(c) Artériosclérose
Choisir l'artériosclérose comme cause initiale. Deux enchaînements aboutissent à l'affection mentionnée en premier lieu sur le certificat: «hémorragie cérébrale due à l'artériosclérose» et «hémorragie cérébrale due au diabète». Choisir la cause initiale du premier enchaînement mentionné. Toutefois, la règle 7 s'applique également; (voir l'exemple 46).
Exemple 14: I (a) Hémorragie cérébrale
(b) Hypertension
(c) Pyélonéphrite chronique et rétention (d'urine)
d'origine prostatique
Choisir la pyélonéphrite chronique comme cause initiale. C'est la cause initiale de l'enchaînement aboutissant à l'affection mentionnée en premier lieu sur le certificat; l'autre affection inscrite en (c) n'est pas indiquée comme faisant partie de l'enchaînement. Toutefois, la règle 3 s'applique également; (voir l'exemple 22).
Règle 2. Lorsqu'il n'est indiqué aucun enchaînement aboutissant à l'affection mentionnée en premier lieu sur le certificat, choisir cette première affection comme cause initiale.
Exemple 15: I (a) Anémie pernicieuse et gangrène
(b) du pied
(c) Artériosclérose
Choisir l'anémie pernicieuse comme cause initiale. Il y a bien un enchaînement «gangrène du pied due à l'artériosclérose» mais il est sans rapport avec l'affection mentionnée en premier lieu sur le certificat.
Exemple 16: I (a) Maladie du coeur rhumatismale et
(b) artériosclérose du coeur
Choisir la maladie du coeur rhumatismale comme cause initiale. Aucun enchaînement n'est mentionné.
Exemple 17: I (a) Sénilité et pneumonie hypostatique
(b) Arthrite rhumatoïde
Choisir la sénilité comme cause initiale. Un enchaînement est indiqué: «pneumonie hypostatique due à l'arthrite rhumatoïde», mais il est sans rapport avec l'affection mentionnée en premier lieu sur le certificat. Toutefois, la règle 4 s'applique également; (voir l'exemple 28).
Exemple 18: I (a) Maladie fibrokystique du pancréas
(b) Bronchite et bronchectasie
Choisir la maladie fibrokystique du pancréas comme cause initiale. Aucun enchaînement n'est indiqué.
Exemple 19: I (a) Bursite et colite ulcéreuse
Choisir la bursite comme cause initiale. Aucun enchaînement n'est indiqué. Toutefois la règle 6 s'applique également; (voir l'exemple 39).
Exemple 20: I (a) Néphrite aiguë, scarlatine
Choisir la néphrite aiguë comme cause initiale. Aucun enchaînement n'est indiqué. Toutefois, la règle 3 s'applique également; voir l'exemple 23.
Règle 3. Lorsque l'affection choisie par application de la règle générale ou des règles 1 ou 2 peut être considérée comme la séquelle directe d'une autre affection mentionnée en I ou en II, choisir cette affection primitive comme cause initiale. Si plusieurs affections primitives sont indiquées, retenir celle qui est mentionnée la première.
Certaines affections, qui sont des complications postopératoires courantes (pneumonie, toutes formes, hémorragie, thrombophlébite, embolie, thrombose, infarctus) peuvent être considérées comme séquelles directes d'une intervention à moins qu'il ne soit précisé qu'elles sont survenues quatre semaines ou plus avant le décès.
Exemple 21: I (a) Œdème pulmonaire
II Anémie secondaire et leucémie lymphatique
chronique
Choisir la leucémie lymphatique chronique comme cause initiale. L'oedème pulmonaire, choisi par application de la règle générale (voir l'exemple 8), peut être considéré comme une séquelle directe de l'une ou l'autre des affections indiquées en II, mais l'anémie secondaire est elle-même une séquelle directe de la leucémie lymphatique.
Exemple 22: I (a) Hémorragie cérébrale
(b) Hypertension
(c) Pyélonéphrite chronique et rétention (d'urine)
d'origine prostatique
Choisir la rétention (d'urine) d'origine prostatique comme cause initiale. La pyélonéphrite chronique, retenue par application de la règle 1 (voir l'exemple 14), peut être considérée comme une séquelle directe de la rétention (d'urine) d'origine prostatique.
Exemple 23: I (a) Néphrite aiguë, scarlatine
Choisir la scarlatine comme cause initiale. La néphrite aiguë, retenue par application de la règle 2 (voir exemple 20), peut être considérée comme une séquelle directe de la scarlatine.
Exemple 24: I (a) Néphrectomie
II Embryome du rein
Choisir l'embryome du rein comme cause initiale. Il est évident que la néphrectomie a été pratiquée à cause de l'embryome du rein.
Exemple 25 : I (a) Carcinomatose
II Carcinome de l'ovaire, réséqué
Choisir le carcinome de l'ovaire. Il est extrêmement vraisemblable qu'il existait une relation de cause à effet entre ces deux maladies. Le certificateur a probablement noté le néoplasme primitif dans la partie II car la tumeur avait été extirpée mais elle n'en reste pas moins la cause initiale.
Exemple 26: I (a) Pneumonie hypostatique, hémorragie
cérébrale et
(b) cancer du sein
Choisir l'hémorragie cérébrale comme cause initiale. La pneumonie hypostatique, retenue par application de la règle 2, peut être considérée comme la séquelle directe de l'une quelconque des deux autres affections indiquées; on retient la première mentionnée.
Exemple 27: I (a) Infarctus du myocarde (immédiat)
II Pneumonectomie gauche pour carcinome
du poumon pratiquée trois semaines plus tôt
Choisir le carcinome du poumon.
Exemples d'application des règles de modification
Règle 4. Sénilité. Lorsque la cause initiale retenue peut être classée sous la rubrique 797 (sénilité) et qu'il est signalé une affection pouvant être classée sous des rubriques autres que 780-799 il ne faut pas tenir compte de la sénilité pour choisir la cause initiale, sauf si la sénilité modifie le classement.
Exemple 28: I (a) Sénilité et pneumonie hypostatique
(b) Arthrite rhumatoïde
Classer à arthrite rhumatoïde (714.0). Ne pas tenir compte de là sénilité, initialement choisie par application de la règle 2 (voir exemple 17), et appliquer la règle générale.
Exemple 29: I (a) Artériosclérose cérébrale
(b) Sénilité
II Gastro-entérite
Classer à artériosclérose cérébrale (437.0). Ne pas tenir compte de la sénilité, initialement choisie, et appliquer la règle générale.
Exemple 30: I (a) Dégénérescence du myocarde et
(b) emphysème
(c) Sénilité
Classer à dégénérescence du myocarde (429.1). Ne pas tenir compte de la sénilité, initialement choisie, et appliquer la règle 2.
Exemple 31: I (a) Psychose
(b) Sénilité
Classer à psychose sénile (290.2). La sénilité, initialement choisie, modifie la psychose.
Règle 5. Etats mal définis. Lorsque la cause initiale retenue peut être classée sous les rubriques 780-796, 798 à 799 (états mal définis) et qu'il est signalé une autre affection pouvant être classée sous des rubriques autres que 780-799, il faut procéder à un nouveau choix de la cause initiale sans tenir compte de l'état mal défini, sauf s'il modifie le classement.
Exemple 32: I (a) Bactériémie et hématémèse
(b)
Classer à hématémèse (578.0). Ne pas tenir compte de la bactériémie (790.7), initialement choisie par application de la règle 2.
Exemple 33: I (a) Pneumonie terminale
(b) Gangrène extensive et maladie
(c) cérébro-vasculaire
Classer à maladie cérébro-vasculaire (436). Ne pas tenir compte de la gangrène (785.4), initialement choisie par application de la règle 1, et appliquer la règle générale.
Exemple 34: I (a) Déséquilibre électrolytique
(b) Vomissements et déshydratation
Classer à déshydratation (276.5). Ne pas tenir compte des vomissements (787.0), initialement choisis par application de la règle 1, et appliquer la règle générale.
Exemple 35: I (a) Anémie
(b) Splénomégalie
Classer à anémie splénomégalique (285.8). La splénomégalie modifie le classement.
Règle 6. Affections sans gravité. Lorsque la cause initiale retenue est une affection bénigne, incapable par elle-même de provoquer le décès, il faudra agir de la façon suivante :
(a) Si le décès est survenu à la suite d'un effet adverse provoqué par le traitement de l'affection bénigne, choisir l'effet adverse.
Exemple 36: I (a) Arrêt cardiaque
(b) Administration d'oxyde nitreux en vue d'une
extraction dentaire
Classer à arrêt cardiaque (427.5) et à effet adverse de gaz anesthésique (E938.2).
Exemple 37: I (a) Insuffisance rénale aiguë
(b) Aspirine administrée pour le traitement de
céphalalgie récidivante
Classer à insuffisance rénale aiguë (584.9) et à effet adverse de l'aspirine (E935.1).
Exemple 38: I (a) Hémorragie postopératoire
(b) Amygdalectomie
(c) Hypertrophie amygdalienne
Classer à hémorragie postopératoire (998.1) et à complication de l'ablation d'un organe (E878.6).
(b) Si l'affection bénigne n'est pas signalée comme ayant entraîné une complication plus grave mais que, par contre, une affection plus grave, sans rapport avec elle, est mentionnée sur le certificat, il faut choisir la cause initiale sans tenir compte de l'affection bénigne.
Exemple 39: I (a) Bursite et colite ulcéreuse
Classer à colite ulcéreuse (556). Ne pas tenir compte de la bursite, initialement choisie par application de la règle 2 (voir exemple 19).
Exemple 40: I (a) Caries dentaires
(b)
II Tétanos
Classer à tétanos (037). Ne pas tenir compte des caries dentaires choisies par application de la règle générale, puisque cette maladie n'est pas signalée comme ayant entraîné une complication plus grave.
Exemple 41: I (a) Dermatite, ulcère du
(b) duodénum avec perforation, et maladie
(c) du coeur d'origine hypertensive
Classer à ulcère du duodénum avec perforation (532.5). Ne pas tenir compte de la dermatite, choisie par application de la règle 2, puisque cette affection n'est pas signalée comme ayant entraîné une complication plus grave. Appliquer la règle 2 aux autres maladies.
Règle 7. Causes liées. Lorsque la cause initiale retenue est liée à une ou plusieurs autres affections mentionnées sur le certificat par une disposition figurant dans la Classification, ou dans les notes destinées au codage des causes initiales de mortalité (page 718), c'est d'après l'association d'affections qu'il faut classer.
Lorsque la disposition en question prévoit seulement des associations du type «telle affection due à telle autre», il ne faut classer d'après l'association que si les deux causes sont inscrites dans l'ordre étiologique correct ou si cet ordre peut être induit par application des règles de sélection.
Si plusieurs relations sont possibles, retenir de préférence la relation avec l'affection qui aurait été choisie si la cause initiale retenue n'avait pas été indiquée. Tenir compte de toute autre relation possible.
Exemple 42: I (a) Occlusion intestinale
(b) Hernie crurale
Exemple 42: I (a) Occlusion intestinale
(b) Hernie crurale
Classer à hernie crurale avec occlusion (55 2.0).
Exemple 43: I (a) Parkinsonisme
(b) Artériosclérose
Classer à parkinsonisme (332.0). Les affections sont inscrites dans l'ordre étiologique correct de l'association «telle affection due à telle autre».
Exemple 44: I (a) Embolie des coronaires
(b) Artériosclérose du coeur
(c) Grippe
Classer à embolie des coronaires. L'artériosclérose du coeur, choisie par application de la règle 1 (voir exemple 9), est liée à l'embolie des coronaires.
Exemple 45: I (a) Dilatation cardiaque et néphrosclérose
(b) Hypertension
Classer à cardio-néphropathie hypertensive (404.9). Combinaison des trois affections.
Exemple 46: I (a) Hémorragie cérébrale et pneumonie hypostatique
(b) Hyoertension et diabète
(c) Artériosclérose
Classer à hémorragie cérébrale (431). L'artériosclérose, choisie par application de la règle 1 (voir exemple 13), est liée à l'hypertension, elle-même liée à l'hémorragie cérébrale.
Exemple 47: I (a) Anévrisme aortique avec artériosclérose généralisée
Classer à anévrisme aortique (non syphilitique) (441.6). La relation correcte de cause à effet pour établir l'enchaînement étiologique peut être inférée par application de la règle 3 pour choisir l'artériosclérose comme cause initiale.
Exemple 48: I (a) Hémorragie cérébrale
(b) Artériosclérose et maladie du coeur
(c) hypertensive
Classer à maladie du coeur hypertensive (402.9) puisque c'est cette affection qui aurait été retenue comme cause initiale du décès, par application de la règle générale, si l'artériosclérose n'avait pas été mentionnée.
Exemple 49: I (a) Hémorragie cérébrale et maladie
(b) du coeur hypertensive
(c) Artériosclérose
Classer à hémorragie cérébrale (431) Puisque c'est cette affection qui aurait été retenue comme cause initiale du décès, par application de la règle 2, si l'artériosclérose n'avait pas été mentionnée.
Exemple 50: I (a) Polycythémie secondaire
(b) Emphysème pulmonaire
(c) Bronchite
Classer à bronchite chronique obstructive (491.2). La bronchite, choisie par application de la règle générale, est liée à l'emphysème.
Exemple 51: I (a) Quadriplégie spasmodique et arriération mentale (2 ans)
(b) Anoxie intra-utérine
(c) Décollement prématuré du placenta
Classer à paralysie cérébrale infantile, forme quadriplégique (343.2). Une disposition a été prévue pour coder, comme paralysie cérébrale infantile, toutes les paralysies résiduelles par atteintes cérébrales dues à des causes périnatales classées à 760-779.
Exemple 52: I (a) Embolie des coronaires
(b) Myocardite et néphrite
(c) Hypertension
Classer à embolie des coronaires (410). La myocardite aurait été retenue comme cause initiale du décès par application de la règle 1 si l'hypertension n'avait pas été mentionnée, mais la myocardite est elle-même liée à l'embolie des coronaires.
Règle 8. Précisions. Lorsque la cause initiale choisie est une maladie désignée en termes généraux et que le certificat donne par ailleurs des renseignements plus précis sur la localisation ou la nature de cette maladie, classer en tenant compte de ces précisions. Cette règle sera souvent applicable lorsque le terme général peut être considéré comme l'équivalent d'un adjectif qualifiant le terme plus précis.
Exemple 53: I (a) Thrombose cérébrale
(b) Accident cérébrovasculaire
Classer à thrombose cérébrale (434.0).
Exemple 54: I (a) Cardiopathie rhumatismale, rétrécissement
mitral
(b)
Classer à rétrécissement mitral d'origine rhumatismale (394.0).
Exemple 55: I (a) Méningite
(b) Tuberculose
Classer à tuberculose des méninges (013.0). La relation de cause à effet indiquée entre ces affections est exacte.
Exemple 56: I (a) Toxémie gravidique
II Convulsions éclamptiques
Classer à éclampsie gravidique (642.6).
Exemple 57: I (a) Anévrisme de l'aorte
(b) Syphilis
Classer à anévrisme aortique syphilitique (093.0). La relation de cause à effet indiquée entre ces affections est exacte.
Exemple 58: I (a) Lésions traumatiques internes à la suite
d'un accident d'automobile
II Eclatement de la rate
Accident : le véhicule a percuté la barrière médiane de la route Classer à éclatement de la rate (865.0) et autres accidents de la circulation par collision d'un véhicule à moteur avec un objet situé sur la voie publique (E815.9)
Exemple 59: I (a) Péricardite
(b) Urémie et pneumonie
Classer à péricardite urémique (585). L'urémie, choisie par application de la règle 1 (voir exemple 12), peut être considérée comme un adjectif qualificatif de la péricardite, car les deux affections ont été enregistrées d'une façon correcte, établissant une relation de cause à effet.
Règle 9 Stades différents d'une maladie. Lorsque la cause initiale retenue est un stade précoce d'une maladie, et qu'un stade plus avancé de cette maladie est indiqué ailleurs sur le certificat, classer d'après le stade le plus avancé. Cette règle ne s'applique pas à une forme «chronique» signalée comme consécutive à une forme «aiguë», sauf si la Classification internationale donne des instructions particulières à cet effet.
Exemple 60: I (a) Syphilis tertiaire
(b) Syphilis primaire
Classer à syphilis tertiaire (097.0).
Exemple 61: I (a) Eclampsie pendant la grossesse
(b) Toxémie pré-éclampsique
Classer à éclampsie gravidique (642.6).
Exemple 62: I (a) Myocardite chronique
(b) Myocardite aiguë
Classer à myocardite aiguë (422.9).
Exemple 63: I (a) Néphrite chronique
(b) Néphrite aiguë
Classer à néphrite chronique sans précision (582.9) (voir notes bas de page).
Règle 10. Séquelles. Lorsque la cause initiale retenue est un stade précoce d'une maladie dont les séquelles font l'objet d'une rubrique distincte de la Classification et que, de toute évidence, le décès est dû aux séquelles de cette maladie plutôt qu'à sa forme active, classer à séquelles.
Pour les séquelles, on a prévu, code E compris, les rubriques suivantes: 137, 138, 139, 268.1, 326, 438, 905-909, E929, E959, E969, E977, E989 et E999. (Voir III Séquelles, bas de page.)
Exemple 64: I (a) Fibrose pulmonaire
(b) Tuberculose pulmonaire ancienne
Classer à séquelles de tuberculose de l'appareil respiratoire (137.0).
Exemple 65: I (a) Défaillance cardiaque
(b) Déformation du rachis
(c) Rachitisme pendant l'enfance
Classer à séquelles de rachitisme (268.1).
Exemple 66: I (a) Hydrocéphalie acquise
(b) Abcès du cerveau
Classer à séquelles d'abcès intracrânien (326).
Exemple 67: I (a) Pneumonie hypostatique
(b) Hémiplégie
(c) Maladie cérébro-vasculaire, il y a 10 ans
Classer à séquelles des maladies cérébro-vasculaires (438).
Exemple 68: I (a) Néphrite chronique
(b) Scarlatine
Classer à séquelles d'autres maladies infectieuses et parasitaires (139.8). Le qualificatif de «chronique» ajouté à la néphrite implique que la scarlatine n'est plus en phase évolutive.
Exemple 69: I (a) Paralysie
(b) Fracture de la colonne vertébrale
(c) Accident d'automobile, il y a 18 mois
Classer à séquelles de fracture de la colonne vertébrale avec lésion médullaire (907.2) et séquelles d'accident d'automobile (E929.0).
Règle 11 Pneumonie, grippe et affections maternelles anciennes. Lorsque la cause initiale retenue est une pneumonie ou une grippe (480-487) et qu'il est établi qu'un intervalle d'un an ou plus s'est écoulé entre le début de la maladie et le décès, ou qu'une affection chronique consécutive est mentionnée, choisir la cause initiale comme si la pneumonie ou la grippe n'avait pas été signalée. Lorsque la cause initiale retenue tient à la mère (630-678) et qu'il est établi qu'un intervalle supérieur à 42 jours s'est écoulé entre la fin de la grossesse et le décès, ou lorsqu'une affection chronique consécutive est mentionnée, choisir la cause initiale comme si la cause maternelle n'avait pas été signalée. Tenir compte de la pneumonie, de la grippe ou de l'affection maternelle lorsqu'elle a pour résultat de modifier le classement.
Exemple 70: I (a) Hémorragie cérébrale
(b) Hypertension
(c) Naissance d'un enfant, il y a 5 mois
Classer à hémorragie cérébrale (431). Comme la naissance est survenue plus de 42 jours avant le décès, l'hypertension est choisie à nouveau et liée à l'hémorragie cérébrale.
Exemple 71: I (a) Pneumonie,il y a un an
Classer à autres causes inconnues non précisées (799.9). Ne pas tenir compte de la seule cause signalée.
Règle 12. Erreurs et accidents au cours de soins médicaux. Lorsque la cause initiale choisie a entraîné des soins médicaux et que la succession des événements, rapportée dans la partie I, indique d'une façon explicite que le décès provient d'une erreur ou d'un accident inhérent aux soins médicaux (circonstances classées à E850-E878, E870-E876), il faut considérer que l'enchaînement des faits aboutissant à la mort a eu son point de départ au moment de l'erreur ou de l'accident. Cette règle ne s'applique pas aux accidents survenant pendant les tentatives de réanimation.
Exemple 72: I(a) Infarctus cérébral
(b) Anoxie
(c) Position erronée du tube endotrachéal au
cours d'une anesthésie pour opération
de carcinome de l'utérus
Classer à anoxie cérébrale pendant une intervention (997.0) et à malposition de canule pour intubation endotrachéale au cours d'une anesthésie (E876.3)
Exemple 73: I (a) Hypernatrémie
(b) Emétique salin et lavage gastrique
(c) Double dose de morphine (traitement
cours d'une anesthésie pour opération
antalgique de carcinomatose)
Classer à surdosage de morphine (965.0 et 850.0).
Exemple 74: I (a) Tamponnement du coeur
(b) Perforation d'oreillette pendant cathéterisme
cardiaque
(c) Communication interventriculaire
Classer à perforation accidentelle pendant cathéterisme cardiaque (998.2 et 870.6).
Exemple 75: I (a) Arrêt cardiaque
(b) Surdosage de potassium au cours
de réhydratation
(c) Opération d'hypernéphrome
Classer à surdosage de potassium (974.5, E858.5).